Quelques faits essentiels sur l'histoire de St Antonin |
Origine de la villes |
Les Gaulois du Rouergue, les Ruthènes qui ont donné le nom à la ville de Rodez (les Ruthénois), ont établi un village nommé Condat. Ce mot celte signifie confluent. Il s'agit du confluent de la Bonnette et de l'Aveyron. Les Ruthènes ont été les alliés des Arvernes et de leur chef Vercingétorix. Durant la période gallo-romaine, le village prend le nom de Nobilis Valis. Le nom actuel est un nom d'origine sacrée, après la christanisation. Le plus vieux document faisant référence à St Antonin, provient d'un document de 825, racontant la visite de Pépin, roi d'Aquitaine, petit-fils de Charlemagne, au monastère de Bénédictins possédant les reliques de St Antonin. Beaucoup de pélerins se rendaient à ce monastère. |
La légende de St Antonin. Extrait sonore émission 02 Georges Julien vitrail d'oculus (guide illustrée par le groupe des Amis du Vieux Saint-Antonin) |
La ville prospère |
C'est plus particulièrement à partir de l'an 1000 que se développe l'agglomération. Elle est placée sous l'autorité de la dynastie des vicomtes de Saint Antonin, vassaux du Comte de Toulouse. Parmi eux, Raimon, Jordan fin 12ème début 13ème fut aussi troubadour et composa des pièces lyriques à l'adresse d'Adélaïde de Penne. La campagne se défriche, la population augmente et l'industrie se développe. Les moulins à eau se multiplient. L'industrie textile à partir de la laine, du chanvre et du safran pour la teinture, s'organise autour de nombreux métiers artisanaux : tisserands, tanneurs, foulonniers, filateurs, teinturiers... De nombreux marchands s'enrichissent, utilisent des lettres de change, établissent des comptoirs à Gênes, Venise, Perpignan, en Flandres... La cité se libère progressivement du pouvoir des seigneurs, s'administre pour une grande part elle-même, devient une république urbaine, une commune. Les consuls notables sont élus pour un an par des conseillers de ville. Saint Louis installera son représentant, le bayle à la maison du Roy, place de la jougario ( place de la Juiverie). Il parle français et est changé tous les 2 ans. A partir de 1271, il sera remplacé par un sénéchal à Villefranche. Sa prospérité connaîtra cependant de graves crises : la croisade des Albigeios (début 13 ème), la peste, la guerre de 100 ans, les guerres de religion (16ème) |
rue Guilhem Peyre, dessin de Alan Taylor, fenêtres du Moyen Age à St Antonin, façade à colombage construction traditionnelle au Moyen Age Jour de marché au Moyen âge, imaginé par les élèves du collège de St Antonin l'organisation de la ville, extraits sonores émission 04 ville avant le 12ème siècle, émission 07 ville royale de Georges Julien. |
La croisade des Albigeois |
La communauté de St Antonin, assez indépendante, reste sous la protection du Comte de Toulouse. Quand le roi de France et le pape voudront asseoir leur autorité sur le Comté de Toulouse, cette opposition sera cathalysée par l'hérésie cathare qui est en vogue dans le Midi. L'ost (armée) des seigneurs du Nord va ensanglanter l'Occitanie de 1209 à 1255. Simon de Montfort mettra à sac Béziers (20000 morts), s'emparera de Carcassonne, Lavaur (300 brûlés), Rabastens, Gaillac, Puycesy et Laguépie. St Antonin, en 1209, ouvrira ses portes aux Croisés sans combattre avec une lourde rançon. Mais quand à nouveau la communauté de St Antonin se déclarera fidèle à Raymond VI après l'échec du siège de Toulouse, Simon de Montfort la pillera en 1212. Saint Louis en 1227 prendra la ville sous sa protection. Les droits de la communauté seront inscrits sur un cartulaire en parchemin. |
Le Diplôme de 1227 de Saint Louis traduction Diplôme de St Louis photocopie du document la croisade des Albigeaois, extrait sonore émission 05 de Georges Julien. |
La peste |
La première grande épidémie est celle de 1348, la peste noire, noire car les corps noircissaient rapidement après la mort. Elle se manifestait par des maux de ventre, des vomissements, des bubons, de la fièvre. Elle détruisit sûrement le tiers de la population évaluée autour de 8000 habitants en 1348. Des épidémies réapparurent régulièrement jusqu'au 18 ème siècle à raison de 2 à 4 épidémies par siècle. Le traitement s'est longtemps limité à la prière, l'évocation de la vierge et des saints, à des processions avec offrandes et bénédictions. Puis vinrent des mesures plus efficaces : enterrer rapidement et profondément les morts, isolement des malades (domaine réservé aux pesteux, au delà du pré commun route de Caylus au pied du cirque du Nibouzou, des huttes faites de branchages et entourées de palissades),transfert de l'hôpital hors des murs, le fait de murer les maisons des malades et de brûler leurs meubles et leurs vêtements. La manifestation de la maladie sera favorisée par la terrible épreuve de la guerre de 100 ans.
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La
peste extrait sonore emission 09 Georges Julien
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La guerre de 100 ans |
En 1328 à la mort de Charles V le bel, le trône de France est sans héritier direct. La loi salique interdit le trône aux femmes. Philippe de Valois, neveu de Philippe le Bel est proclamé roi par les barons de France. Mais Edouard III, roi d'Angleterre et duc de Guyenne, petit fils direct de philippe le bel fait valoir ses droits. C'est le début de la guerre de 100 ans. L'armée anglaise dans notre région est en fait composée de Gascons. Le sentiment national n'existe pas encore. L'attitude des St-Antoninois envers l'armée anglaise qui parle la même langue n'est pas hostile. En 1344 et 1345 l'armée anglaise occupe tout le Quercy et est accueillie à St Antonin. Le 22 juillet 1350 Jean le bon accordera sa grâce par des lettres patentes aux habitants de la ville qui avait permis l'entrée de la dite ville aux ennemis du roi. En 1351 les Anglais reviennent et nouvelle trahison. Le comte d'Armagnac, comte de Rodez, avec Huges de Cardhaillac seigneur de Bioule qui trouvera la mort sous les murs de St Antonin, assiègeront la ville jusqu'à sa prise en novembre 1354. Quand Jean le Bon est fait prisonnier par le prince noir, fils du roi d'Angleterre, le traité de Brétigny est signé en 1360 et une grande partie du territoire est cédée aux Anglais, dont le Rouergue. St Antonin redevient pour la 3ème fois anglaise. Ces Anglais, en fait des Gascons, sont logés dans des maisons dont certaines sont transformées en caserne comme la Caserne des Anglais, rue Guilhem Peyre. Le Prince Noir, prince de Galle passera à St Antonin. Les routiers, soldats démobilisés dévasteront la région. Les enceintes de la ville seront renforcées en 1363, le livre des comptes de la ville fait état des dépenses pour ces travaux. En 1369 les consuls signent avec le comte d'Armagnac, à Albi un appel rédigé en français au roi de France pour se liguer contre un impôt anglais. En 1370 St Antonin redevient Français. Les routiers Anglais prennent Penne et Cazals. En 1390 les routiers Anglais contre rançon quitte le Rouergue. S'ensuit une période trouble de conflits, passages successifs de troupes royales, désolation de la campagne. Ce n'est qu'après l'épidémie de la peste de 1474 que surviendra une nouvelle période de prospérité : la renaissance. Le pouvoir royal se renforce au profit du pouvoir consulaire. |
le plan de la ville divisé en 4 gaches La guerre de 100 ans extraits sonores émissions 10, 11, 12 Georges Julien |
Les guerres de religion et le siège de St Antonin |
Au 16 ème et au 17 ème, la réforme se développe dans notre région. Des conflits éclatent entre Catholiques et Protestants. En 1563, Salvat Dupin, s'est rendu maître de St Antonin qui devient une véritable république protestante. A la faveur des clauses de l'Edit de nantes, les villes protestantes cherchent à s'affranchir du pouvoir royal. Après l'assassinat de Henri IV en 1610, les cités protestantes s'associent. Louis XIII entreprit une campagne et le siège de St Antonin au mois de juin 1622. On peut revivre cette page de notre histoire locale grâce à la confontation de deux documents : - "le journal de siège" d'Antoine Aymar, habitant de St Antonin, témoin oculaire ; - Rohan de Bassompierre, Maréchal du roi. |
La prise de Négrepelisse et Sainct Antonin extrait de Mercure Français 1623 par A Bordeaux photo extrait livre La prise de Négrepelisse et Sainct Antonin extrait de Mercure Français 1623 par A Bordeaux extrait texte |
références : - guide illustré Société des Amis de Saint Antonin - Caylus et saint-Antonin, l'inventaire, cahier du patrimoine n° 29 - les émissions de radio tirées du dvd Société des Amis du Vieux Saint Antonin : "En parcourant les Archives de Saint Antonin Noble Val Avec Georges Julien" diffusées sur radio Noble Val en 1983 et 1984, avec Patrck Mille. - La prise des villes de Négrepelisse et Sainct Antonin, Mercure Français, 1623, par A Bordeaux |
Recueil de ce travail : Sylvie Fau, Alain Fau, Gino Pessotto, Georges Cosnier (Société des Amis du Vieux Saint-Antonin), Etienne Poussou (mise en ligne des extraits d'émissions). |
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